La prévention spécialisée déploie toute une palette d’intervention. Les actions proposées doivent être une réponse à des besoins non couverts, il s’agit de faire face à l’évolution de la demande sociale, la réactivité et l’adaptabilité aux situations sociales sont deux principes constitutifs de ce mode d’intervention social.

Le travail de rue

C’est le moyen d’atteindre et de créer un lien avec un public qui entretient des rapports souvent difficiles avec les institutions. Il s’agit d’assurer une présence sociale dans le milieu naturel, « d’aller vers », d’être en mesure de contacter les jeunes dans tous les espaces, même ceux supposés appropriés par les jeunes les plus exclus. Le territoire d’intervention de l’éducateur se superpose à celui du public, cette présence correspond souvent au dernier lien mais aussi au premier lien institutionnel avec les jeunes les plus en rupture. Cette démarche, plus qu’un moyen, correspond à un véritable état d’esprit nécessitant disponibilité, capacité de se confronter à des situations où l’inconnu et l’imprévisible sont des éléments qui souvent ne peuvent s’anticiper.

L’accompagnement éducatif

Il s’agit ici du processus de socialisation dans lequel le jeune va s’inscrire, l’éducateur doit être une personne ressource capable de guider, d’orienter, de conseiller, de proposer les outils permettant de développer chez le jeune des compétences sociales et personnelles. Trois dimensions principales se dégagent de cette approche : le soutien psychologique, l’aide au projet et le renforcement de la capacité relationnelle vers les autres.

L’accompagnement en matière d’insertion sociale et professionnelle

L’équipe de prévention situe son intervention au niveau de l’accompagnement mais il s’agit ensuite d’envisager la prise en charge dans un dispositif plus large, et de permettre à l’usager de s’inscrire dans une dynamique cohérente où l’ensemble des partenaires est bien repéré. S’il semble difficile d’afficher une obligation de résultats dans ce domaine, nous tentons à minima l’obligation des moyens et permettons à l’usager d’être informé de ses droits, de ses obligations, de lui permettre de se situer le plus clairement  possible dans l’environnement social.

La coopération  avec les partenaires

La prévention spécialisée ne peut agir de manière isolée, son caractère supplétif nécessite qu’elle s’inscrive dans une dynamique où la collaboration avec l’ensemble des instances va conditionner l’efficience et la pertinence de l’action.

Le partenariat s’organise autour des différents espaces traitant de problématiques variés qui pourrait se schématiser de la manière suivante : un axe traitant des problématiques de territoire, une dimension traitant de l’intégration des personnes et des groupes dans les dispositifs de droit commun, un aspect traitant et favorisant l’émergence de l’expression collective.

L’intervention pour la promotion du milieu

Cette dimension revêt un caractère plus collectif, il s’agit de soutenir toutes les initiatives propres à transformer les habitants en acteurs, favorisant ainsi l’implication, la participation de la population à tous les enjeux qui peuvent apparaître au niveau de leur quartier d’habitation. Il s’agit de mobiliser les ressources de mettre en synergie les compétences et les idées.

Deux logiques d’intervention peuvent s’objectiver :

1. Une logique plutôt psycho-éducative qui conduit à privilégier la présence sociale et  l’intervention sociale et éducative où vont prédominer : le travail de rue, l’accompagnement, l’accueil individuel et collectif, le travail avec les familles, les animations éducatives.
2. Une logique qui s’inscrit plutôt dans les politiques de développement social local et qui va impliquer :

• des actions avec les institutions, une mutualisation des moyens permettant la réalisation de projets globaux,
• une affirmation des orientations pour une participation à l’ensemble des dispositifs locaux relevant des politiques sociales territoriales.

Dans cette logique, la fonction de diagnostic prend un caractère essentiel pour la prévention spécialisée. En effet, la connaissance des réalités de terrain, des besoins, des difficultés sociales, de l’attente des jeunes et des habitants constitue une ressource essentielle qui peut venir alimenter le fonctionnement des instances partenariales et aider à la prise de décision.